Affaires Crochues, c’est le titre de l’œuvre que Modibo Coulibaly a mis sur le marché le 13 mars 2021, à Bobo Dioulasso. Un ouvrage qui puise sa force de la crise sanitaire actuelle et fascine plus d’un déjà.
Par Sansan Judicaël Dolly
La maladie à coronavirus que l’humanité traverse ne traîne pas que des malheurs. Pour de nombreuses personnes, elle leur a permis de se découvrir de nouveaux talents et à affûter leurs imaginations dans un souci de réadaptation.
L’auteur entrain de dédicacer son ouvrage pour le public
C’est le cas de Modibo Coulibaly qui a vu son talent s’exposer au grand jour, à travers une œuvre littéraire titrée Affaires Crochets, « les premiers couvre-feux étaient pour 19h. On ne pouvait pas sortir de la maison et il était difficile de suivre continuellement la télé. Donc je me suis mis à écrire. Et c’est le résultat qui est là » a affirmé le commissaire divisionnaire à la retraite.
Esprit du livre
D’un style simple, limpide et accessible à tous, Affaires Crochues repose sur des faits réels. L’ouvrage de 121 pages, composé de dix (10) nouvelles, raconte des histoires pleines de rebondissements, entre le droit moderne, le droit traditionnel et l’irrationnel. Modibo Coulibaly, fait mention spéciale de ses vécus durant les enquêtes policières, sous le pseudo de Commissaire Koulou ou Inspecteur Koulou.
La découverte du contenu de l’œuvre a été possible grâce à la lecture de quelques extraits, en présence du public qui a vite fait de dévorer comme de petits pains, quelques 1000 exemplaires mis en vente à l’occasion de la dédicace.
La couverture du livre en question
Du haut de ses 34 ans d’expérience, Modibo COULIBALY dit pouvoir saisir cette opportunité pour continuer à servir la nation. S’adapter aux réalités, rester proches des populations tout en respectant les règles de la profession, c’est le conseil de l’aîné à l’endroit de ses plus jeunes frères policiers venus pour la circonstance.
L’homme qui fait son entrée dans le cercle des écrivains, reconnaît tout même que cet exercice n’est pas chose aisée. L’appétit venant en mangeant, le sexagénaire n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Il promet d’autres ouvrages dans les prochaines années.
Qui est Modibo Coulibaly ?
Né le 12 novembre 1957 à Ouagadougou (capitale burkinabè), c’est vers les années 80 qu’il intégrera les rangs de la police.
Modibo Coulibaly entouré de quelques invités et du maître de cérémonie
En 1984, Modibo Coulibaly commence sa carrière en qualité d’inspecteur de police à la Police Spéciale des chemins de fer Abidjan-Niger (PSAN), de Ouagadougou. Depuis cette date, les promotions vont crescendo pour l’agent de police il occupera alors successivement des postes de commissaire central, de directeur provincial de la Police et de directeur régional de la Police avant d’être admis à la retraite le 12 novembre 2017 après 34 ans de services rendus à la nation burkinabè. Durant son parcours, Modibo Coulibaly a été récompensé par les distinctions honorifiques suivantes :
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Major de la 51e promotion de l’Ecole Nationale Supérieure de Police de Saint-Cyr-Au-Mont-d’Or en France, au titre des auditeurs étrangers, cycle long en juillet 1999
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Major de l’Ecole Nationale de Police de Ouagadougou, promotion 1998-2001
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Médaillé d’honneur de la Police Nationale en 2003
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Médaillé des Nations-Unies avec agrafe 4 MINUSTAH (Haïti) en 2006
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Chevalier de l’Ordre National en 2012
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Médaillé des Nations-Unis avec agrafe 4 MINUSMA (Mali) en 2018
Extrait : Le féticheur, la loi et le procureur
« Un soir, alors que le commissaire Koulou suivait seul dans le salon de son logement administratif le dernier journal télévisé, il reçut la visite surprise de sa tante. C’est toute affolée qu’elle déclara :
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Dieu merci, tu es à la maison
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Mais tantie, où veux-tu que je sois. Il est tard et je m’apprêtais à dormir comme l’ont déjà fait les autres membres de ma famille. D’ailleurs, comment es-tu venue ?
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Excuse-moi pour l’heure tardive. Je suis venu avec ton neveu qui est resté au poste de police. Je devais te voir de toute urgence car l’heure est grave.
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Tantie tu m’inquiètes. Y a-t-il un décès dans la grande famille ?
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Justement, le décès te concerne et c’est la raison de ma venue. Avant toute chose, je te supplie de libérer les trois fils du grand féticheur Mitani.
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Ah ! Tantie, toi aussi. Tu sais bien que c’est une affaire de service qui ne dépend pas de moi seul.
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Affaire de service ou pas, tu es mon fils et je dois veiller sur toi. Je te protègerai à tout prix. Sais-tu ce qui s’est passé aujourd’hui ?
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Non. Je t’écoute.
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Eh bien, figure-toi que le féticheur Mitani a fait savoir dans plusieurs cabarets de la ville qu’il te donnera la mort si ses enfants ne sont pas libérés dans les 48h !
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Mais c’est du chantage !
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Ce n’est pas du chantage. C’est du réalisme. Le féticheur Mitani est un sorcier redoutable, méchant et féroce, qui n’hésite pas à faire du mal(…)
