Médias : La dépénalisation des délits de presse encore sous les verrous en Guinée 

Les professionnels de médias vivent depuis quelques années, un sale temps en Guinée. Le 13 janvier 2021, 3 journalistes de la presse privée guinéenne, se sont vus coller une condamnation au pénal avec sursis.

Poursuivis pour diffamation, le verdict contre Sidi Diallo, Ibrahima Sory Lincoln Soumah et Thierno Maadjou Bah, est tombé mercredi dans l’après midi, au tribunal de première instance de Kaloum, qui condamne les journalistes nommés, à 2 mois de prison avec sursis, assorti d’une amende de 500 000 gnf chacun. 

Un verdict du juge Abdoul Gadiry Diallo qui foule au sol, la loi L002, à la dépénalisation des délits de presse en République de Guinée. Selon l’esprit de cette loi, aucun journaliste ne doit depuis 2010, être emprisonné pour des délits commis par voie de presse comme le cas de la diffamation par exemple. La loi L002, parle plutôt de sanctions justes. 

 » Si cette condamnation à la prison avec sursis passe aujourd’hui, ils prononceront demain une peine de prison ferme  », a réagi Sékou Pendassa membre du syndicat de la presse privée guinéenne, au lendemain de cette décision de justice.

Une décision qui est, de toute évidence, une entrave à la liberté de la presse en plus de subir bastonnades, menaces de mort ou encore violations flagrantes des droits des journalistes en Guinée. 

Quand bien même on sait, que poursuivre les journalistes pour motif de diffamation, est devenu chose facile pour des ministres, directeurs et personnalités publiques le plus souvent cités dans des affaires peu catholiques. 

3 autres autres journalistes, tous de la presse privée, ont depuis le mois dernier leur dossier pendant dans ce même tribunal pour diffamation, dans une affaire de détournement de plus de 200 milliards de franc guinéen impliquant un membre du gouvernement. 

Dans ce présent cas, il s’agit d’une plainte formulée contre nos confrères, par une directrice d’école. Ceci, après le passage d’un des ex-collaborateurs de celle-ci, dans l’émission animée par les 3 journalistes. 

Sidi Diallo, Ibrahima Sory Lincoln Soumah, Thierno Maadjou Bah.. Les journalistes guinéens condamné au pénal.

L’invité de  »Africa 2015 » avait dénoncé dans l’émission, des licenciements abusifs opérés par l’administration du collège Saint Joseph de Cluny de Conakry, mais aussi des cas de viols sur des apprenants survenus au sein dudit collège. 

Pour l’heure, les associations de presse ainsi que le syndicat national de la presse privée guinéenne, entendent organiser dans un bref délai, un sit-in devant le TPI de Kaloum, pour l’abandon de cette décision considérée comme illégale et menace la liberté de la presse en Guinée. 

Aissata Camara 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

scroll to top