Covid-19 : Au Mali, les nouvelles ne sont pas bonnes

Contrairement à d’autres pays d’Afrique, le Mali était jusqu’à la mi novembre pas été autant touché par le Covid 19. Ce lundi 30 novembre, la présidence a dévoilée de milliers de cas de contaminations dans le pays. Ces dernières statistiques du Covid-19 mettent dos au mur le gouvernement malien qui n’a apparemment pas les moyens nécessaires pour la lutte et la prévention sanitaire. 

La garde a drastiquement baissée et la maladie s’est installée. Près de 5000 cas de contaminations du coronavirus, c’est le nombre que compte à date le Mali qui était jusque-là épargné par les gros chiffres de ce virus. 

 » A l’heure où je vous parle, ce 30 novembre 2020, nous frôlons officiellement le chiffre de 5000 cas d’infection et ce chiffre, de l’avis des spécialistes, serait largement sous-estimé, nos capacités de dépistage étant dramatiquement faibles, autant que le sont nos capacités de traçage des personnes-contact ou de prise en charge médicale des patients  » a déclaré Mba N’Daw le président de transition dans une vidéo apparue sur la page Facebook de la présidence. 

Pourtant, les statistiques du virus au Mali reconnues par l’organisation mondiale de la santé de mars à novembre 2020, affichaient 4326 cas dont 1136 malades, 3044 guéris et 146 décès. Aujourd’hui elles ont largement dépassées la barre des 4000 cas positifs aux dires des autorités du pays. 

Une montée vertigineuse favorisée par le non respect des gestes barrières par la population, qui ne portait depuis des mois presque pas de masques, et n’effectuait encore moins le lavage des mains. Cela se remarquait d’ailleurs lors des cérémonies et grands rassemblements de masse que le Mali a connu ces derniers mois. 

La principale crainte du moment pour les autorités, reste la riposte adéquate à apporter à ces cas de contaminations, devant un manque à gagner considérable  (personnel soignant, lits de réanimation, kits sanitaires, etc..). 

Qu’en est-il des mesures prises ? 

Pour réussir cette riposte qui se montre difficile, le président annonçait dans son discours publié lundi, 4 mesures qui devaient  entrer en vigueur sur l’ensemble du territoire malien. 

Ces mesures concernait entre autres  la fermeture des établissements d’enseignement primaire, secondaire, et supérieur, publics ou privés pour un délai de 28 jours.

Pour le même délai, la fermeture les lieux de plaisir, de sports, les bars et restaurants. Mais aussi, l’instauration d’un couvre feu de 21 h à 5h du matin avec à la clé, des fiches de dérogations. 

Enfin la mise en circulation du certificat de test covid rendu obligatoire pour les voyages internationaux. 

Des mesures qui quelques heures après avoir été prises, ont été balayées d’un revers de la main par le conseil supérieur de défense nationale qui s’est réuni le 1er décembre pour statuer sur la situation sanitaire. 

Contrairement au président de transition, le conseil a validé 6 nouvelles mesures qui semblent être à l’avantage à la fois de la population et de l’exécutif. 

Ce sont notamment:  Le renforcement des gestes barrières dans les espaces publics, en passant par le lavage des mains, l’utilisation des gels hydroalcooliques et le port obligatoire des masques. 

Le dépistage de masse de la population et la mise en circulation du certificat médical pour les voyageurs aux postes frontaliers du pays. 

La sensibilisation et l’amélioration de la prise en charge des patients covid et la fourniture des hôpitaux en équipements adéquats. 

La décision du conseil supérieur de la défense nationale vise aussi à assurer la disponibilité des tests de diagnostic de laboratoire et des consommables nécessaires pour les tests ainsi que, le financement des activités de prévention et de riposte.

Ce conseil n’a pas fait mention de couvre feu comme cela avait été annoncé par Ba N’Daw lundi. Une décision qui dès sa prise a été désapprouvée par une grande majorité de la population qui la jugeait inopportune dans le contexte malien. 

En attendant de voir de nouvelles statistiques sur le niveau de progression ou de régression de la chaîne de contamination, rappelons que le palais présidentiel est l’un des lieux publics touché par les cas positifs. On ignore cependant si le président de transition Ba N’Daw est positif ou pas au virus après avoir disparu de toute cérémonie officielle ces derniers jours. 

Rédigé par Aissata Camara 

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