Crise post électorale en Guinée : De nombreux foyers aux portes de la famine

Des commerces de tout genre restent fermé depuis près d’une semaine en Guinée. Une situation qui intervient suite aux manifestations violentes et pillages de biens enregistrés au lendemain du scrutin du 18 octobre dernier, qui donne pour vainqueur selon la CENI, le président sortant Alpha Condé. Conséquences, de nombreuses familles guinéennes tirent le diable par la queue. 

Un guinéen sur deux, vit au seuil de la pauvreté comme dans la plupart des pays du monde. Mais avec la crise post électorale qu’enregistre la Guinée, cette pauvreté s’est beaucoup accentuée allant jusqu’à la rareté de vivres dans les foyers.

La plupart des foyers qui habitent les quartiers populaires ou dits chauds de Conakry, avant cette crise vivaient le jour au jour à l’aide d’etales dans les marchés ou de débrouillardise.  » Je ne suis pas riche pour pouvoir m’acheter des sacs de riz et des provisions comme l’ont fait certains. J’ai juste acheté quelques kilos de riz et le stricte nécessaire comme l’huile de palm pour pouvoir tenir mais là plus rien ne me reste  » a affirmée une citoyenne totalement désemparée. 

Comme cette dame qui vient de témoigner, elles sont nombreuses en Guinée ces femmes, sur qui reposent l’espoir et le bien être des familles. Outre la précarité que ces familles vivent actuellement du fait du manque de nourritures, il y’a la question du chiffre d’affaires de ces dernières mises en jeu.

 » Nous ne sommes que des élèves mes frères et moi et c’est notre maman qui supporte toutes les charges à la maison. Actuellement elle ne vend pas donc pas de recette journalière. Le peu qu’elle a, c’est avec cet argent qu’on essaie d’avoir le peu de dignité  » a dit un adolescent conscient des efforts que fournissent sa maman avant d’en rajouter inquiet  » je ne sais pas si après cette crise, elle pourra vendre à nouveau  ». 

Des baguettes de pain prêtes à être servi

Autre fait marquant de cette situation c’est la pénurie de pain, une denrée fortement consommée par les guinéens. Une miche de pain aujourd’hui se discute au prix de 3000 franc guinéen contre 1500 il y’a une semaine. Tout s’explique selon un boulanger rencontré  » nous sommes empêché de sortir pour vaquer à nos occupations quotidiennes du coup, les rares qui sortent, prennent un risque au prix de leur vie. Tout est fermé voilà pourquoi on augmente le prix  » a affirmé ce maître de la planche et du four.

Plusieurs secteurs au bord de la faillite 

Les routes nationales étant bloquées par les manifestants qui réclament les voix des urnes notamment à Mamou la ville carrefour, impossible d’acheminer depuis plus d’une semaine certaines denrées de première nécessité. Elles concernent surtout l’oignon, les tubercules, légumes, céréales et l’huile de palm qui quittent les régions de N’zérékoré, Kankan, Faranah, Labé et Mamou pour la capitale Conakry. Ces marchandises stockées depuis des jours, risquent d’entraîner une chute du capital des agriculteurs et producteurs concernés si rien n’est fait, et pourquoi pas conduire à leur pourrissement.

Barricade érigée par les manifestants à Labé

Le groupe organisé des hommes d’affaires de Guinée (GOHA), appelle de son côté les commerçants à fermer leurs commerces et d’observation une cessation de leurs activités jusqu’à nouvel ordre. Un acte de représailles selon lui, en réponse aux boutiques et magasins jusqu’ici détruits sans dédommagement de la part de l’Etat, ainsi qu’aux morts enregistrés pendant cette crise post électorale.

Quelques commerces détruits à Conakry à proximité du marché de Madina

En attendant que les choses ne reviennent à la normale, ces familles précaires ne peuvent compter que sur les bonnes volontés. Des cagnottes en ligne ont été lancées via les réseaux sociaux numériques par des citoyens, afin de venir en aide aux personnes démunies qui vivent mal cette période.

Rédigé par Aissata Camara 

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