Côte d’Ivoire : Une présidentielle sous tension

Les ivoiriens vont aux urnes ce 31 octobre, c’est en tout cas la date qui a été choisie par la commission électorale indépendante du pays, pour élire un futur président. Sauf que cette dernière se tient dans un contexte de fortes tensions pré électorales avec des morts au compteur.

7 millions d’électeurs ivoiriens sont appelés aux urnes dans le pays et en dehors ce samedi, afin d’élire un des 4 candidats à cette course présidentielle. Il s’agit notamment de Henri Konan Bedié ancien président de la République (PDCI), Pascal Affi Nguessan (FPI), Kouadio Konan Bertin (indépendant) et Alassane Dramane Ouattara( RHDP), président sortant et candidat pour un 3ème mandat. 

Les candidats retenus pour la présidentielle de 2020

Une candidature contestée depuis bientôt 3 mois par l’opposition ivoirienne, qui ne cesse d’appeler à une  » désobéissance civile ». Suite à cet appel, les villes de Bonoua, Daoukro, Daloa ou encore Divo fief de l’opposition, se sont embrasées pour dire non au projet de 3ème mandat du président Ouattara.

Matériel électoral détruit à Vavoua à 24H de l’élection

Le bilan provisoire fait état d’une vingtaine de morts, des biens mobiliers et immobiliers détruis ainsi que du matériel électoral endommagé.  

Une élection de tous les risques 

Seulement 4 candidatures sur les 44 ont été acceptées par la commission électorale indépendante CEI, pour la présidentielle de ce 31 octobre 2020. 

Une élection qui rappelle les vieux souvenirs des années 2000 et 2010 où des morts par milliers, avaient été enregistrés suite aux violences post électorales. 

Route de Daoukro bloquée par les manifestants à l’aide d’arbres coupés

Avec des bulletins et bureaux de vote détruis, des routes bloquées et des conflits communautaires, ce n’est pas sûr que certaines localités du pays puissent voter à l’occasion de ce scrutin majeur ce samedi. D’ailleurs les opposants du président Ouattara qui se sont vus écarté à cette élection comme Guillaume Kigbafori Soro, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, se montrent pessimiste quant à sa tenue. 

Pour la première fois depuis 10 ans, l’ancien président Laurent Gbagbo est sorti de son silence le vendredi 29 octobre dernier avec nos confrères de TV5. “ Il faut qu’on respecte ce qu’on écrit, il faut qu’on respecte ce qu’on dit ” s’est exprimé l’ancien président en prélude à cette élection, tout en affichant son opposition à un troisième mandat de son rival politique de 2010. 

De son côté, le parti au pouvoir RHDP, rassure de la tenue de ce scrutin et promet mettre tout en oeuvre à cet effet. 

Les citoyens avec la peur de revivre les mêmes cauchemars qu’en 2010, certains ont dû abandonner les grandes villes comme Abidjan, Yamoussoukro et Bouaké, pour se réfugier dans les villages ou carrément dans les pays voisins comme la Guinée, le Ghana ou le Cameroun. 

Reste à savoir si malgré toutes ces irrégularités et violences constatées, cette présidentielle tant décriée avec la candidature du président Alassane Dramane Ouattara pourrait être maintenue au prix de la stabilité en Côte d’ivoire. 

Rédigé par Aissata Camara

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

scroll to top