Bénin : Union LGBTI, l’église catholique sans détour

Une voix importante, depuis le Bénin, perce le mutisme des autorités politiques face à la promotion de l’homosexualité dans les pays ACP par les puissances occidentales sur fond de promesses financières. 

L’église catholique au Bénin, à travers la Conférence épiscopale a dénoncée, dans le communiqué final sanctionnant la session plénière ordinaire (18 au 21 octobre 2020), “ la promotion insidieuse et l’introduction progressive de l’homosexualité et de l’orientation sexuelle comme droits humains dans les législations des pays de l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), à la faveur du renouvellement des accords bilatéraux et multilatéraux en vue de l’obtention de l’aide internationale ”. 

Les évêques épinglent ainsi discrètement l’occident qui, ces dernières années, mène une offensive en faveur de la dépénalisation de cette pratique dans une Afrique encore très rigide en matière de mœurs.

Raison pour laquelle la renégociation de l’accord de Cotonou entre les ministres des pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) et l’union européenne a échouée sur la question des orientations sexuelles. Selon le web média Teria,   “ l’union européenne fait des droits de l’homme, les libertés fondamentales, la démocratie, l’État de droit et la bonne gouvernance des “priorités stratégiques”. Priorités au nom desquelles Bruxelles désire que soient inscrits dans le texte final comme principes, la reconnaissance de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Des sujets qui ont fâché, car les pays du groupe ACP y sont hermétiquement fermés ”, souligne le média.

L’homosexualité et toutes les orientations du même acabit sont perçues comme une abomination, une perversion morale et spirituelle que l’Occident s’acharne à répandre en Afrique. Récemment, l’ambassade des Etats-Unis à Cotonou, a essuyé une vague de critiques pour une publication sur Facebook, en juin 2020, en faveur de la communauté LGBTI : “ La violence et la discrimination contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (Lgbti) non seulement violent les droits de l’Homme, mais contribuent également à la pauvreté et à la mauvaise santé. L’Usaid s’est engagée à travailler avec des partenaires béninois pour améliorer la santé et le bien-être à travers le pays. Pour réaliser cette vision, il faut mettre fin à la discrimination ”, avait elle écrit.  

Dans les lignes dudit communiqué final signé du Mgr Victor Agbanou évêque de Lokossa, l’église catholique “ exhorte le gouvernement du Bénin, les confessions religieuses et les acteurs de la société civile à œuvrer en synergie pour le respect des lois naturelles dans la crainte de Dieu qui nous en demandera compte ”. 

Par cet acte, ces religieux viennent de trancher sur la position de l’église catholique au Bénin concernant l’union des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexués qui fait couler plusieurs ancres et salives. Encore cette semaine, le pape François s’est exprimé sur la question en faveur des personnes LGBTI “ les personnes homosexuelles ont le droit d’être en famille, ce sont des enfants de Dieu ” a-t-il dit depuis Rome.  

A ce jour, la plupart des législations nationales restent soit muettes soit sévères à propos de ces ‘’orientations sexuelles’’. Seul le Gabon de Ali Bongo, a osé braver les critiques pour dépénaliser l’homosexualité. 

Rédigé par Sêmèvo Bonaventure AGBON

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