Assassinat de Thomas Sankara : Blaise Compaoré mis en accusation

Plusieurs personnalités politiques et militaires burkinabè viennent d’être mises en accusation à Ouagadougou ce 13 avril 2021, dans l’assassinat de Thomas Sankara. Parmi elles, l’ex président Blaise Compaoré qui a trouvé refuge en Côte d’Ivoire depuis octobre 2014.

Par Bintya Camara

34 ans après, le dossier de l’assassinat du père de la révolution burkinabè vient de connaître un rebondissement. Le tribunal militaire de Ouagadougou a procédé ce mardi 13 avril, à la mise en accusation d’une dizaine de personnes qu’il pense être responsable de la mort de Thomas Sankara. 

L’ex président du Burkina Faso Blaise Compaoré

L’ex président burkinabè Blaise Compaoré qui fait partie des personnes citées, est poursuivi pour attentat à la sûreté de l’État, complicité d’assassinat et de recel de cadavres, dans le meurtre de Sankara lors du putsch qui a porté l’ accusé au pouvoir. 

Gilbert Diendéré à l’époque des faits général de l’armée, actuellement en prison dans l’affaire du coup d’Etat de 2015 au Faso, est aussi poursuivi comme 12 autres accusés, pour des faits d’attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat, subordination de témoins et recel de cadavres. 

Le général Gilbert Diendéré ex chef d’état major de l’armée burkinabè et putschiste en 2015.

Une première victoire pour la partie civile 

Cette accusation vient confirmer ce que l’on sait déjà a déclaré mardi Guy Hervé Kam, avocat de la partie civile en joie après cette mise en accusation qui n’est pas du tout mince aux yeux du juriste. 

La partie civile bataille dans cette affaire depuis l’homicide en octobre 1987 sur la personne de Thomas Sankara figure de la révolution burkinabè, pour que les coupables répondent de leurs actes. C’est donc clairement pour elle, une première victoire en attendant l’ouverture prochaine du procès dont la date n’a pas encore filtrée.  

Les deux compagnons Thomas Sankara face au micro, et Blaise Compaoré derrière, au moment de la révolution

Un dossier judiciaire trop longtemps laissé aux oubliettes 

 Durant les 27 ans de règne de Blaise Compaoré, le dossier sur l’assassinat de son compagnon d’arme et prédécesseur Thomas Sankara était presque sous verrou tant il était impossible d’en parler ou d’ouvrir une enquête judiciaire. 

Normal, quand on sait que le principal accusé aujourd’hui est celui là même, qui était encore aux commandes et profitait des bonnes augures de la justice burkinabè. 

L’espoir d’un possible jugement est revenu chez les partisans de Sankara et les assoiffés de justice, qu’après l’insurrection d’octobre 2014 qui a fait partir du pouvoir Blaise Compaoré, après plusieurs années de controverse au sommet du Faso. 

Partagé entre la réconciliation et la justice, nombreux Burkinabè voient en cette affaire, un premier pas dans la marche vers cette réconciliation souhaitée et d’applanir les tensions dans un pays frappé de terrorisme. Ce procès va être un moyen pour le tribunal militaire de Ouagadougou, de rectifier le tir dans sa négligence dans cette affaire au moment des faits et par la même laver son honneur. 

À rappeler que Blaise Compaoré désormais ivoirien de nationalité et contre qui est émis un mandat d’arrêt international depuis 2014, va être jugé par contumace car aucune extradition n’est possible pour qu’il comparaisse devant la justice burkinabè selon son avocat. 

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