Résurgence d’Ebola en Guinée : La région de N’zérékoré soumise à des restrictions

Prise de température, enterrement sécurisé, mise en isolement, interdiction des cérémonies religieuses et coutumières, le gouvernement guinéen fait appel à ses expériences de la maladie Ebola pour tenter de contenir le virus. 

Par Aissata Camara 

Le nombre de morts dus au virus Ebola est passé de 3 à 5 en Guinée depuis ce lundi 15 février 2021, après le décès de 2 personnes placées en observation au centre de traitement épidémiologique de N’zérékoré. 

Face à cette augmentation de cas de décès, le gouvernement guinéen dicte la marche à suivre désormais dans la région d’où est réapparu le virus Ebola. Il a annoncé ce lundi, des mesures restrictives qui portent un sérieux coup au lien social, mais qui ont permis à la Guinée de stopper la chaîne de contaminations de ce virus il y a 7 ans.

Les mesures 

Elles ne concernent pour le moment que la région de N’zérékoré. Les mesures annoncées par Ibrahima Kassory Fofana et son équipe entrent en vigueur ce mardi 16 février 2021. 

Pour Gouécké il s’agit de l’interdiction des marchés hebdomadaires, des cérémonies religieuses et traditionnelles nécessitant des regroupements pour une durée de 30 jours renouvelable si nécessaire ;

L’enterrement digne et sécurisé de tous les cas de décès confirmés et suspects/probables par les équipes habilitées ;

Les agents de santé sortant un corps dans un sac cercueil spécialement conçus pour les cas du virus Ebola.

La déclaration aux Autorités Sanitaires et Administratives de tous les cas de décès ;

L’interdiction des regroupements de plus de cinq (5) personnes ;

La mise en place par les services de santé et de sécurité des barrages de contrôle sanitaire (prise de température, recherche des symptômes et des contacts) aux entrées et sorties de la sous-préfecture de Gouécké ;

Mais aussi, l’isolement et le suivi de tous les malades et de leurs contacts.

Pour la commune urbaine de N’zérékoré, le gouvernement guinéen a décidé: D’interdir les cérémonies religieuses et traditionnelles nécessitant des regroupements pour une durée de 30 jours renouvelable si nécessaire

L’enterrement digne et sécurisé de tous les cas de décès confirmés et suspects/probables par les équipes habilitées ;

La déclaration aux Autorités Sanitaires et Administratives de tous les cas de décès ;

La mise en place par les services de santé et de sécurité des barrages de contrôle sanitaire (prise de température, recherche des symptômes et des contacts) aux entrées et sorties de la commune urbaine de N’zérékoré ; Enfin l’isolement et le suivi de tous les malades et de leurs contacts.

Dans l’ensemble, l’invite est faite aux populations de ladite région, à prioriser le lavage des mains, à cesser toute accolade et la manipulation des fluides des malades et de leurs linges, mais aussi l’interdiction de manipulation des corps.

Pour accompagner ces mesures prises, le gouvernement guinéen entend mettre prochainement à la disposition des foyers des localités concernées, des dispositifs de lavage de mains ainsi qu’un accompagnement (denrées alimentaires et frais de condiments) pour les ménages isolés.

Résurgence du virus 

Le virus Ebola est réapparu en Guinée à la fin du mois de janvier, après avoir été détecté sur une infirmière de l’hôpital de Gouécké qui en est morte quelques jours plus tard. 

Il s’est alors répandu au sud de la Guinée (région forestière) grâce aux proches de l’infirmière décédée, et qui étaient également présents aux funérailles de cette dernière les 27 et 28 janvier 2021 à N’zérékoré. 

À date plus de cent personnes sont déclarées cas contacts ou suspects d’Ebola en plus de la maladie à coronavirus qui est toujours présente sur le territoire guinéen. 

Selon Dr Sakoba Keita le directeur de l’agence nationale de sécurité sociale chargé des maladies épidémiologiques en Guinée, son pays ne dispose d’aucun vaccin à jour contre Ebola. Les derniers dont son agence disposait ont été périmés en décembre 2020. 

L’OMS quant à elle, promet d’apporter le soutien nécessaire qu’il faudra à la Guinée dans cette double riposte de ces deux virus les plus craints du moment. 

Les autorités guinéennes espèrent avec ces mesures prises, mais aussi les sensibilisations, contrer cette résurgence de la fièvre hémorragique Ebola sur leur territoire. Entre 2013 et 2015, le virus Ebola avait fait plus de 3500 morts en Guinée et plus de 15 000 morts dans la sous région ouest africaine. 

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