Arrestation arbitraire et restrictions de la liberté d’expression, sont ceux qui caractérisent le quotidien des journalistes ces derniers temps au Mali en période de crise sanitaire. Une situation née d’un bras de fer qui oppose le pouvoir de transition et les professionnels de médias sur les mesures d’urgences annoncées, pour freiner la chaîne de contamination au virus.
Partout à travers le monde, l’exercice du métier de journaliste est soumis à de rudes épreuves pour sa survie, allant jusqu’à l’assassinat des journalistes parfois, qui tiennent mordicus à leur liberté comme édictée dans les libertés fondamentales des États.
Ces dernières semaines, l’ex Soudan (Mali), ne fait pas exception à cette règle. Tout est parti, d’une lettre du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation adressée le 18 décembre 2020, aux gouverneurs et préfets relative à l’état d’urgence sanitaire.
Dans son arrêté ministériel, le lieutenant colonel Abdoulaye Maïga donnait consigne aux représentants de l’Etat, de faire valoir leurs autorités afin de faire respecter l’état d’urgence sanitaire décrété, qui concerne la fermeture des établissements scolaires jusqu’au 4 janvier, la suspension des audiences dans les cours et tribunaux, la fermeture des bars, restaurants et salles de spectacles.
Dans cette même lettre, le ministre donnait également instruction aux gouverneurs, préfets et sous préfets du Mali, sous couvert de l’état d’urgence sanitaire, d’ << assurer le contrôle de la presse, des réseaux sociaux, des émissions radiophoniques ou télévisées >>. Plus loin, il instrusait également << le contrôle des correspondances postales, télégraphiques, électroniques ou téléphoniques >>.
À peine pris, l’arrêté ministériel s’est vu confronté à la réaction des professionnels de médias maliens réunis en faîtières, qui n’a pas attendue longtemps.
Nous n’allons pas nous laisser faire
Bien décidé à défendre la liberté d’expression, les associations de presse ont dans l’ensemble suite à cet arrêté, fait un rappel à l’ordre sur les violations de leurs droits mais aussi le retrait de celui-ci.
<< On est assez inquièt, nous avons conscience du danger et nous n’allons pas nous laisser faire >> a déclaré en conférence de presse Dramane Aliou Koné président de la maison de presse du Mal.
Une détermination de la presse qui a fait faire au ministre le 22 décembre dernier mea culpa dans un communiqué rendu public.
Pendant que les discussions sont ouvertes actuellement entre gouvernement de transition et journalistes sur l’abandon de ces mesures jugées liberticides, une menace réelle continue de planer sur la liberté de presse au Mali.
Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath animateur de l’émission » Grands débats » sur la chaîne Renouveau TV, s’est vu enlevé par deux hommes en uniformes le 21 décembre dernier pour une destination inconnue.

Ras Bath le journaliste arrêté arbitrairement au Mali