Burkina Faso : La double campagne électorale ouverte

La campagne pour le double scrutin du 22 novembre prochain, a bel et bien été lancé le 31 octobre au Burkina Faso. Une campagne placée sous une impasse sécuritaire, dans un pays frappé de terrorisme et donc coupé de certains de ses citoyens. Une situation qui risque d’impacter sur les élections à venir. 

13 candidats pour la présidentielle et des milliers de candidats pour les législatives, doivent battre campagne durant 3 semaines soit 21 jours, auprès des électeurs afin de les prêter leurs voix.

Mais le hic à ce double scrutin, c’est bien la suppression de 22 communes du pays dites de  » zone rouge  » principalement du Nord, du centre et du sahel du fichier électoral faute de non enrôlement de ces localités devenues malheureusement la proie des terroristes. Une exclusion qui fait mal et fait ressentir aux populations concernées, le sentiment de ne pas se reconnaître burkinabè.

Pour lever tout équivoque, les députés ont voté à une large majorité le 25 août dernier, la modification du code électoral. Ce dernier prévoit, qu’en cas de force majeure ou de circonstances exceptionnelles, seuls les bureaux de vote ouverts seront pris en compte.

Cette modification pourrait avantager les partis traditionnels comme le mouvement du peuple pour le progrès (MPP) parti au pouvoir, congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et l’union pour le progrès et le changement (UPC) qui font face cette année aux candidatures indépendantes.

Outre ces aspects, il y’a aussi le nombre pléthorique de candidats à ces législatives qui s’élève à 10652. Jamais le pays n’avait enregistré autant de candidatures pour juste 127 sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale.

Une situation qui complique la tâche pour l’institution électorale qui ne le cache pas d’ailleurs.  » Ce nombre exceptionnellement élevé, va jouer sur la taille des bulletins uniques. Déjà le bulletin unique était sous format A2, qui risque fort bien de s’allonger en journal à feuilleter  » a déclaré la veille de l’ouverture des campagnes Newton Ahmed Barry président de la CENI. 

Selon le président de la commission électorale nationale indépendante (CENI),  » le fichier électoral qui va servir le 22 novembre, est arrêté à 6. 490. 144 électeurs. Les élections auront lieu à l’intérieur comme à l’extérieur, dans 21.155 bureaux de vote. 96 partis, 5 formations politiques et 25 regroupements d’indépendants soit un total de 126 partis  ».

Cette double campagne ainsi que les élections du 22 novembre à venir, se tiendront dans un contexte sécuritaire difficile à la fois pour les électeurs que les candidats car les défis à relever sont énormes. Mais aussi la gestion de la pandémie à coronavirus qui s’avère toujours compliquée avec notamment des cas contacts en fuite et le risque de contamination lors de ces moments de grands rassemblements.

Rédigé par Aissata Camara 

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