La “ castration chimique”, c’est ce que plaide un collectif de femmes contre le viol sur mineures en République de Guinée

Le collectif de femmes de médias qui demandent le vote de la loi sur la castration chimique comme moyen de répression contre le viol

Des activistes de la société civile guinéenne haussent le ton depuis des années maintenant, contre le viol sur mineures devenu récurrent. Pour sévir contre ce mal, des femmes journalistes proposent aux députés le durcissement des lois en matière de viol, allant jusqu’à la “castration chimique”. 

Dans un mémorandum de 5 pages adressé aux députés guinéens, un collectif de femmes dénonce le viol sur mineures et fait une proposition de loi pour totalement remédier à celui-ci. 

Composé de 5 femmes de médias, les membres dudit collectif se sont rendus ce 05 octobre à l’hémicycle, afin de remettre au secrétariat de l’Assemblée nationale le document, en marge de l’ouverture de la session ordinaire. 

Nous nous sommes dirigées vers l’Assemblée, puisque c’est elle qui propose et fait voter les lois. Donc nous envoyons aux députés le mémorandum pour qu’une loi soit voté sur la castration chimique des violeurs en Guinée, surtout sur mineures ” a déclaré Aminata Pilimini Diallo secrétaire générale des Amazones de la presse guinéenne. 

Dans ce même document, ces activistes, ont fait des recommandations également notamment : La prise en charge psychologique des victimes, l’application stricte des peines décrites dans les textes juridiques, la construction d’un centre de réinsertion des victimes de viol, ainsi que la gratuité de leur prise en charge dans les structures hospitalières.

Les amazones de la presse guinéenne, espèrent auprès de ces députés qui font leur rentrée parlementaire, voir leur requête traitée le plutôt possible, afin que les violeurs puissent non seulement répondre devant la justice, mais aussi punis à la hauteur de leurs forfaitures.

Les amazones de la presse guinéenne en compagnie de la députée Zalikatou Diallo, après dépôt du mémorandum à l’Assemblée nationale

Outre ce collectif, nombreuses personnes sur les réseaux sociaux numériques, dans les familles ou instances publiques militent pour le retour à l’application de la peine de mort (déjà abolie en Guinée), ou à la castration tout simplement pour éradiquer au viol. 

Dispositions en vigueur 

En République de Guinée, c’est le code pénal révisé de 2016,  qui traite principalement des dispositions relatives au viol. Dans ses articles 222 et 223, il défini le viol comme “tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte ou surprise est un viol. Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle”

 Ce n’est pas tout, car le code de l’enfant guinéen qui date d’août 2008, la convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies ainsi que la charte africaine des droits et du bien être de l’enfant, punissent tous le viol des peines de réclusion criminelle. 

C’est donc dire que la Guinée dispose d’un cocktail de textes juridiques en la matière pour sévir, mais dont l’application fait défaut et accroit considérablement les cas de viol sur mineures dont l’âge des plus touchées varient entre 0 et 15 ans.

   Quelques chiffres 

En moyenne 2 cas de viols sur mineurs auxquels succombent parfois les victimes, sont déclarés chaque semaine en Guinée. Nourrissons, enfants ou adolescents pour ces violeurs, tous les âges sont bons pourvus, que cela répondent à leurs libidos sans répression majeure de la part de la justice. Les chiffres quant à eux, recensés ces 2 dernières années sont catastrophiques. 

Selon les chiffres fournis par les organismes de répression contre le viol en Guinée, 1081 cas ont été enregistrés entre la période d’octobre 2018 à juillet 2020, sur des mineures de 2 à 16 ans. Parmi lesquels, seulement une dizaine de cas à pu être jugé. 

En attendant que cette proposition de loi sur la castration chimique ou d’autres plus répressives ne soient prises sur le cas de viol sur mineures en Guinée, il faut retenir que ces derniers mois, le phénomène est reparti de plus belle. Laissant derrière lui, ce cortège d’adolescentes détruites, de mères vivants la peur constamment dans le ventre ou encore, des familles endeuillées qui ne verront certainement pas les bourreaux de leurs enfants payer, pour les crimes commis. 

Rédigé par Aissata Camara 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

scroll to top