Guinée : 62 ans après, que retenir de l’indépendance de la Guinée ?

02 octobre 1958- 02 octobre 2020, voilà exactement 62 ans que la France proclamait l’indépendance de la Guinée de ses colonies. À partir de cette date, la Guinée devenait le capitaine pour les autres colonies françaises, en marche vers l’indépendance qui ne tarderont pas à la rejoindre, dans le concert des pays souverains. Des années après, l’héritage du 02 octobre, est-il lourd à porter ? L’heure est au bilan. 

 Fierté, colère, déception, c’est dans ce sentiment azimut que les guinéens ont commémoré ce vendredi, l’an 62 de leur indépendance. Une indépendance acquise dans le sang, dans l’idéal d’être souverain plus tard et de mener la destinée du pays comme l’aspire les guinéens. 

Pour cette énième commémoration, la plupart d’entre eux ont décidé d’organiser des cérémonies grandioses. Carnaval géant, spectacles dans certains espaces publics, t-shirts et banderoles marqués du drapeau guinéen sont entre autres faits ponctuant ce 02 octobre en Guinée. Le but, communier avec d’autres guinéens autour de cette date marquante. 

S’il était du goût de certains de faire la fête cette journée, d’autres guinéens en revanche, ont voulu la célébrer autrement. C’est-à-dire, se mettre au plus possible loin des folklores afin de pousser la réflexion sur ce qui a été fait ou reste à faire, plus de 6 décennies après que le pays soit déclaré indépendant. Pour ces derniers, le bilan est globalement pas du tout reluisant. 

Presque tout est à refaire 

Corruption, escroquerie, chômage, clanisme au sein de l’administration, insuffisances d’infrastructures sanitaires, routières et énergétiques etc… sont entre autres, les maîtres maux des réalités que vivent les guinéens depuis plus de 30 ans. 

À date, sur le plan économique, la presque totalité des unités industrielles, qui permettaient de renflouer les caisses de l’Etat grâce aux exportations, héritage du premier régime sont aux arrêts. La seule compagnie aérienne du pays  » Air Guinée  » qui effectuait des liaisons entre Conakry et les autres pays par les airs, ressemble plus à un reptile qu’à un oiseau. Car, plusieurs fois annoncée, elle peine toujours à prendre de nouveau son envol pour la relance de ses activités. 

Sur le plan social, on peut retenir la fissure du tissu social qui caractérisait pourtant bien ce peuple fort, ouvert et hospitalier. L’union dont a fait montre le peuple guinéen au soir de son non historique, est aujourd’hui truquée. Le pays reste marqué depuis quelques années par une forte dominance de  » Je », de la communautarisation et l’ ethnocentrisme même dans les milieux dits traditionnels, religieux, amicaux, et professionnels. Aucune structure n’est épargnée par cette réalité pas même les milieux éducatifs. 

Sur le plan politique, l’effet de mode qui anime plus la classe politique en générale, et celui de faire l’affaire d’un clan au détriment des autres, quitte à ce que le reste du pays en souffre. Ce constat est dressé, après lecture faite de la situation actuelle et celle précédente du pays 62 ans après. 

Sans pour autant toucher les autres secteurs (agricole, culturel, éducatif, etc…), chacun peut se faire déjà une idée, de ce qu’aura jusqu’ici servi les 62 ans d’indépendance de la Guinée.

Même si elle dispose aujourd’hui d’une armée, d’une devise, d’un drapeau, d’une monnaie, d’un hymne (Liberté), symboles d’un État souverain, la réalité quant à elle, semble être tout autre. Pourtant, les guinéens n’ont pas voté par référendum en 1958, pour que leur non soit amère aujourd’hui dans leur bouche. La fierté est là malgré tout, et ils continuent de croire à un lendemain meilleur, reste juste qu’à trouver le ou les bons samaritains. 

En attendant, joyeuse fête d’indépendance à la Guinée ! 

La rédaction

 

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