Guinée : De violents affrontements enregistrés

Des manifestants de l’opposition ont investis les rues de Conakry hier étendus sur plusieurs villes du pays, pour exiger selon eux les vrais résultats issus des urnes, au lendemain de la présidentielle du 18 octobre dernier. Le bilan de cette protestation est lourd.

Barricades, jets de projectiles,  tirs d’armes à feu, affrontement intercommunautaire, casse de maisons d’habitation, de boutiques et de commissariats, étaient les maîtres mots ce 21 octobre à Conakry et dans plusieurs localités de l’intérieur du pays.

Les militants et sympathisants de l’opposition sont sortis en furie disent-ils, manifester leur désapprobation face aux résultats provisoires partiels proclamé dans la soirée du mardi 20 octobre par la CENI. Ces résultats qui concernent 4 circonscriptions électorales à savoir : Matoto, Matam, Kaloum et Boffa, placent le président sortant Alpha Condé candidat du RPG arc-en-ciel en tête de liste, suivi de Cellou Dalein Diallo président de l’UFDG principal parti d’opposition. Pour les manifestants, c’était la goutte d’eau de trop.

Le bilan de ces manifestations de contestation, fait état de plusieurs blessés, une dizaine de morts par balle mis au compte des forces de l’ordre et de sécurité selon l’opposition dont des civils majoritairement ainsi qu’un corps habillé. Des maisons et commerces incendiés font aussi partie du bilan de cette journée de tensions qu’a connue la Guinée.

Le gouvernement quant à lui, dans un point de presse tenu dans la soirée de mercredi, reconnaît 8 morts 7 civils et 1 policier pour cette journée de manifestations, dont 4 tués par balles, 3 à l’arme blanche et 1 autre lynché.

Les balles perdues ramassées par un citoyen à quelques pas de son domicile le mercredi dans la matinée à Cosa

 » Les agents étaient totalement dépourvus d’armes létales c’est d’ailleurs pour ça ils sont morts  » a affirmé le ministre de la sécurité Albert Damantang Camara refutant les accusations formulées à l’endroit des fds. 

L’opposition veut aller jusqu’au bout 

Chez les protestataires, la tension est loin de baisser, car ils estiment que les résultats ont été falsifiés par la commission électorale nationale indépendante qu’ils accusent d’être partiale.  » Nous allons tous mourir ici tant que Cellou n’est pas président. Ils veulent le voler comme ils l’ont fait en 2010 mais cette fois ci ça ne marchera pas  » a déclaré l’un d’eux.

Au même moment dans la journée de manifestation, les responsables du parti de l’union des forces démocratiques de Guinée, présentaient au QG du parti, leurs résultats qui donnent Cellou Dalein Diallo le candidat de l’UFDG , président de la République avec 53, 84 % après le scrutin de dimanche. Cellou Dalein Diallo qui sans attendre les résultats provisoires de la CENI, s’est déclaré lundi dernier vainqueur de la présidentielle du 18 octobre.

Les résultats de l’UFDG présenté à son QG

Un acte qui vient une nouvelle fois mettre dos au mur l’institution électorale qui selon la loi, est la seule habilité à organiser et proclamer les résultats issus du vote en République de Guinée. 

Dans un message diffusé sur sa page Facebook, le président Alpha Condé candidat à cette présidentielle pour un 3ème mandat, a de son côté lancé un appel au calme. 

Peuple de Guinée, Je réitère mon appel, à tous, au calme et à la sérénité, en attendant l'issue du processus électoral…

Geplaatst door Alpha Condé op Woensdag 21 oktober 2020

Par ces manifestations violentes suivies de morts d’homme au lendemain du scrutin du 18 octobre, les guinéens entrent désormais dans une phase de crise post électorale comme ils l’avaient connus en 2010, 2013, 2018 et en mars 2020. 

La commission électorale nationale indépendante (CENI), elle, poursuit la centralisation des procès-verbaux issus des bureaux de vote en vue de la Proclamation prochaine des résultats provisoires de la présidentielle entamée.

Rédigé par Aissata Camara

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