Guinée : Opposé au 3ème mandat, un activiste politique meurt en prison

Roger Bamba

Plusieurs opposants politiques, sont depuis des mois enfermés dans les prisons en Guinée pour leur opposition à un troisième mandat du président Alpha Condé. Ce jeudi, un d’entre eux a rendu l’âme après un grave malaise ressenti. 

Roger Bamba c’est ce nom qui circule sur toutes les lèvres ce 17 décembre en Guinée. Ancien journaliste reconverti en politique depuis quelques années, cet activiste très connu du milieu politique guinéen, est décédé tard dans la nuit du mercredi 16 décembre à jeudi 17 décembre 2020. 

Hospitalisé quelques heures plutôt à l’hôpital national Ignace Deen où il finira par décédé, Roger Bamba se plaignait de douleurs constantes au ventre et au cœur depuis des semaines sans jamais être autorisé à voir un médecin selon ses collègues, avec lesquels il partageait la même cellule. 

Illégalement détenu à la maison centrale de Conakry depuis le 10 septembre dernier, comme de nombreuses autres personnes, Roger était accusé de vouloir déstabiliser le régime en place à la suite d’un message privé échangé avec un militant du parti au pouvoir.

Une partie de la conversation privée qui a conduit à l’arrestation de Roger Bamba le 10 décembre 2020 à Conakry.

Un régime face auquel, Bamba exprimait son opposition pour un troisième mandat qu’il jugeait inconstitutionnel. Sa mort crée depuis ce matin, l’émoi sur les réseaux sociaux numériques, ainsi qu’au sein de l’opinion publique nationale mais surtout la classe politique guinéenne notamment l’opposition. 

Décrit par sa famille, proches et collaborateurs comme un pacifiste, rassembleur et dévoué, Roger Bamba militait au sein du principal parti d’opposition guinéen (UFDG). Selon les responsables de son parti, il aurait été “maltraité, empêché de voir un médecin alors qu’il souffrait et donc abandonné à lui-même ”. 

Le ministère de la justice accusé d’éliminer des prisonniers politiques, n’a toujours pas réagit face à l’écho du décès de Roger Bamba qui était depuis 3 mois, en attente de son procès qui n’arrivera jamais.

Une actualité qui vient une nouvelle fois relancer le débat sur les conditions de détention des personnes en milieu carcéral en Guinée, quand bien même, la quasi-totalité des structures de détention du pays, ne répondent plus aux normes édictées pour préserver la dignité humaine. 

Les organisations de défenses des droits de l’homme comme Amnesty International, ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarmes sur cet état de fait qui reste jusque là non résolu, et laisse les prisonniers dans des états de dégradation humaine avancée jusqu’à la mort parfois. 

Avant Roger Bamba, un autre civile arrêté en marge des manifestations de l’opposition, avait subi des traitements similaires jusqu’à en mourir récemment.  Aux dernières nouvelles, plusieurs d’entre les détenus politiques présenteraient des signes de maladies graves notamment Étienne Soropogui qui a déjà effectué un passage de plusieurs jours au Chu Ignace Deen.

Roger Bamba laisse derrière lui 3 enfants et une épouse inconsolable, qui ne croit plus à la justice des humains. 

Aissata Camara 

 

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